21 septembre 2018

Techniquement, une journée, ça commence à minuit. Normalement, à minuit, surtout ces jours-ci, nous sommes rendus assez loin dans les bras de Morphée. Pas aujourd’hui. Nous avons brusquement été réveillé à 00 h 30 lorsque tout d’un coup un bruit qui aurait pu être du vent, un jet, un orage, ou une attaque de zombies nous a sorti de notre torpeur instantanément. Je n’ai jamais vu Dominic sortir de la cabine vite de même, je crois qu’il a volé jusqu’au cockpit. En plus du bruit, Nuage a commencé à brasser de tous les côtés et frotter sur le quai de ciment (je vous ai déjà parlé du Awlgrip à Dominic?). Ce qui est arrivé? L’écluse qui s’est mise en activité. Le bruit de l’eau à cette heure a pour nous été infernal, tandis que Nuage tanguait à cause des remous. Et la porte s’est ouverte… et une énorme barge en est sortie. À cette heure… Nous sommes petits à côté de la barge, et nous pourrions être dans sa voie. Vite, il faut se faire voir. Dominic sort le spot et commence à flasher, Andrée-Anne de son côté allume la lumière de mât… Et la barge passe à côté de nous après avoir confirmé par quelques flashs qu’elle nous a bien vus. Ouf, on se serait réellement crus dans une rencontre du 3e type. Et tout ça finit comment? Avec cet échange magnifique.

– Tu as allumé la lumière de mât?
– Ben oui, pour qu’il nous voit
– Ben voyons, est@#$, on n’a pas de mât
– Pouhahaha

La deuxième journée du jour a commencé vers 6 h. Les forecasts annonçaient de forts vents (et ça été le cas) aujourd’hui et nous voulions partir le plus tôt possible de cet endroit, pas question de subir les ouvertures d’écluse toute la journée. Donc le projet : atteindre Mechanicville, où il y a un quai avec électricité, eau, douche, et accès à quelques commodités, le plus rapidement possible pour éviter le pire des vents. La navigation a été ordinaire en raison de la température moche, mais tout a assez bien été, et nous avons atteints Mechanicville sans souci, heureusement.

Le stress du jour : le départ de l’écluse 6

Le départ n’a pas bien été. Même pas du tout. Nous avions un bon vent du Sud. Nous étions amarrés sur des taquets de paquebots à un quai trop haut. Dominic a détaché le derrière, et nous avons ensuite eu des difficultés à détacher le devant… le vent a poussé la poupe et elle s’est mise à s’éloigner du quai… tandis que la proue s’est rapprochée. Nous avons notre enrouleur en avant. Il a mangé un sacré coup. Assez pour le briser. Nous avons même tenté de couper l’amarre pour sauver l’enrouleur, mais nous n’y sommes pas arrivés. C’est le métier qui rentre sûrement. En espérant que nous pouvons trouver des bouts d’enrouleur…

Le bout plate du jour : la sortie de l’écluse 4

Il y a des travaux à la sortie de l’écluse 4. Et quand nous sommes arrivés, il y avait une bonne quantité de bois qui flottait, des billots, des bouts, des algues, qui sait, et ce en plein milieu du chenal. Nous avions quelques doutes à savoir si cela pouvait se traverser, mais comme il s’agissait du seul chemin… Il y avait un petit bateau de travailleurs, nous avons bien essayé de les contacter pour qu’ils dégagent un peu la voie (ce serait plate de frapper un autre bout de bois), mais en vain. Il y avait tellement de bois que nous appréhendions le passage, Dominic se sentait comme dans un épisode de The Beachcombers – pour les plus plus jeunes comme Andrée-Anne, ne vous en faites pas, cette référence n’est pas pour nous ;). Après avoir fait une dizaine de tours sur place pour laisser le bois s’éparpiller, nous avons finalement fait du slalom pour sortir de cette mauvaise posture. Arrivés à l’écluse, le maître éclusier nous a mentionné qu’ils ne répondent jamais aux appels, qu’ils sont vraiment nonchalants, et qu’il ne sait pas trop ce qu’ils effectuent comme travail. Bref, nous pouvions bien les trouver poches.

À propos du quai choisi

Coordonnées : 43°54.234’N 73°41.036’W
Il y a de l’électricité, de l’eau et des douches! C’est génial. Pour nous, c’est tout ce que cela prend. Dominic peut utiliser son sub, tandis qu’Andrée-Anne peut juste continuer ses trucs avec de la bonne musique.

Il a peu de photos aujourd’hui. Nous étions plus occupés à juste attendre que tout passe. Mais j’ai quand même réussi à prendre des clichés de Dominic qui valaient la peine… Comme nous n’avons que très peu de protection dans le cockpit (un petit dodger et un bimini), Dominic a sorti l’artillerie lourde pour être confortable : un rainsuit de moto, le manteau de ski de son frère André décédé il y a déjà trop longtemps, et ses goggles. Méchant look. On pourrait faire croire aux gens que nous avons fait ce voyage dans les années 80…

Les photos du jour

Pour les zélés, les chiffres du voyage sont ici : http://bit.ly/JournalNuage

Un commentaire sur « De Fort Miller (écluse 6) à Mechanicville (écluse 3) dans le Canal Champlain : Rencontre du 3e type »

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