21 janvier 2019
La.Pire.Nuit.Ever. Nous nous sommes « réveillés » ce matin dans un état pitoyable. Nuage a brassé toute la nuit, sans arrêt. Malgré les conditions acceptables de la journée, nous avons décidé de ne pas trop bouger et de tout simplement retourner à Highbourn Cay. Aujourd’hui, les vents étaient du nord, et ont viré au nord-est. Pour la journée, nous n’étions pas du tout protégés du nord, mais cela nous importait peu. D’autant plus que finalement les vents ont été assez légers. L’important, c’est que nous soyons protégés pour les vents de l’Est qui s’en viennent dans les prochains jours.
L’ancrage aux Bahamas, vu par des néophytes
Voici ce que nous avons appris et intégré en une nuit… Ici, aux Bahamas, nous ne nous ancrons pas dans un plan d’eau entouré de terre. Nous nous ancrons plutôt près d’un bout de terre entouré d’eau. C’est la mer tout autour de nous, c’est elle qui prédomine. Les îles près desquelles nous nous installons ne sont que des peanuts par rapport à l’étendue d’eau dans lequel nous nous amusons. Donc, la donne est très différente de que nous avons été habitués. Pour nos premiers jours ici, nous avons été chanceux, il a fait particulièrement beau, et la mer a été particulièrement tranquille, donc nos nuits ont été très confortables. La nuit dernière a été un crash course intense. Donc… ce qui se passe lorsqu’on s’ancre près des îles… Il se passe que si tu t’ancres d’un côté d’une île par exemple, cela veut dire que tu es complètement exposé à la mer d’un côté, donc du swell, la grosse vague qui arrive tranquillement. Si la mer est tranquille depuis quelques jours, tout va bien. Mais si la mer a été exposée à des vents qui vont de tous les côtés (comme depuis les 2 derniers jours), il y a évidemment de la vague qui se crée, et un fetch également. Le fetch, c’est la vague qui survie après que le vent a viré de bord. Donc… tu peux te retrouver à être protégé du vent, mais pas de la vague qui elle est toujours sur les relents du dernier vent. Autre option que d’aller sur un côté d’île, tenter de se cacher entre les îles et îlots. Mais là, un autre élément entre dans l’équation : le courant. Pour l’instant, nous ne sommes pas au stade de bien comprendre ce qui cause du courant à un endroit plutôt qu’un autre près d’une île, nous ne pouvons que le constater. Le problème avec le courant, c’est qu’il peut être si fort (pas rare) qu’il contrecarre l’effet du vent. Donc… le bateau, plutôt que de pointer son nez vers le vent, se retrouve à pointer selon le courant. Ce qui peut donc créer : le nez d’un bord dans le courant, le vent d’un autre côté, et la vague d’un autre côté également. Allô le bordel. Et ça, c’est pas mal ce qui s’est passé hier… Nous avions le courant qui nous plaçait d’un côté, le vent qui rentrait d’un bord, et la vague de 4’ qui frappait sur le côté. Et là, le courant, il change de bord parfois… Ça, nous le sentions instantanément, Nuage partait d’un coup de tous les côtés, et là, c’était l’attaque des livres et de tout autre objet pas assez sécurisé sur les tablettes. On s’entend que dormir dans ces conditions, ce n’est pas facile… Une technique pour contrecarrer le tout, serait de mettre une deuxième ancre. Donc une ancre en arrière qui garde le bateau en position afin de ne pas subir les changements de courants et s’assurer d’être dans la direction du swell. Mais… nous ne la maîtrisons pas du tout cette technique, et visiblement, nous ne sommes pas seuls, puisque nous n’avons pas vu de bateaux encore l’utiliser. De toute manière, à l’endroit où nous étions hier, sûrement que même 15 ancres ne nous auraient pas aidés considérant le fait que la vague était juste trop grosse.
Et qu’est-ce qu’on a fait aujourd’hui finalement ?
Pas grand-chose. Nous avons bougé Nuage de 2 miles, et nous nous sommes reposés. Pour Andrée-Anne, ce fût écriture, tandis que pour Dominic ce fût repos toute la journée, outre une tentative d’aller à terre pour aller prendre une petite marche. Il est malheureusement revenu rapidement bredouille. Nous avions lu sur Active Captain que les gens de la marina ne sont pas très accueillants avec les gens ancrés, et nous pouvons le confirmer. Dominic a reçu un accueil extrêmement hostile lorsqu’il est arrivé sur la plage, ils ne nous veulent pas du tout… Sinon, nous en avons également profité pour faire un petit coucou au Québec et donner des nouvelles à Michel, l’ancien propriétaire de Nuage. Nous voulions le tenir au courant et lui confirmer que Nuage se porte bien aux Bahamas et qu’il apprécie son voyage. Michel a eu Nuage 34 ans quand même, c’est long ! D’ailleurs, nous avons toujours une photo de Nuage lorsqu’il était plus jeune à l’intérieur, les voiliers ont une âme, leur passé est important…
Et pour la suite ?
Le vent doit passer à l’Est en théorie pour les 2 prochains jours. Nous allons tenter de rester ici. Mais bon, tout est sujet à changement en ce moment…
À propos du mouillage choisi
Coordonnées : 24°43.526’N 76°49.365’W
Nous sommes de retour au même endroit que le 19 janvier…