6 au 13 mars 2020 | La Covid-19

De Miami Beach à Miami Beach, FL

Breaking news cette semaine. Les plans de Nuage et son équipage changent. Cette année, il n’y aura pas de Bahamas. C’est un drôle d’hiver que nous venons de vivre (et sommes toujours en train de vivre). D’un côté, nous sommes super déçus de ne pas pouvoir nous rendre aux Bahamas, et d’un autre, nous sommes contents de ne pas nous être retrouvés ancrés dans les gros vents anormaux qui ont fait rage tout l’hiver.

Parce que là, ce qu’il faut savoir, c’est que la fenêtre ne s’est juste pas présentée cette semaine. En fait, elle était là un peu, mais pas assez pour nous. La chèvre de Nuage (son moteur Yanmar 2QM20H) ne peut nous assurer de passer au travers de vents de face en plein Gulf Stream. Au départ, les vents prévus, même s’ils étaient de l’est et que ce n’est pas idéal, étaient assez faibles pour nous permettre de traverser quand même au moteur. Cependant… tranquillement, plus le temps avançait, plus nous avons vu les fameux vents monter dans les prévisions, jusqu’à atteindre une trop grande force. Nous avons donc dû annuler le départ. Encore une fois. Nous étions prêts à attendre la prochaine fenêtre, nous sommes des gens patients… jusqu’au moment où le président Trump a annoncé qu’il fermait les frontières pour les gens de l’Europe.

La Covid-19 embarque dans l’équation

Cela commence à être un peu difficile d’en faire abstraction. La chose nous fatiguait un peu déjà, mais lorsque le président Trump a fait son annonce mercredi 11, tout a été bousculé. Parce que si on traverse aux Bahamas, nous en avons pour quelques semaines minimalement avant de pouvoir revenir aux États-Unis. Si jamais les États-Unis décident de fermer leurs frontières à encore plus de pays en prévention pendant que nous sommes aux Bahamas, les choses commencent à se compliquer pas mal. Du côté des Bahamas, à l’heure où nous nous parlons, aucun cas n’a été répertorié encore. Ce que nous trouvons personnellement louche. Avec tous les bateaux de croisières qui convergent à Nassau, c’est quand même fascinant que le chiffre soit toujours à zéro… Nassau est une plaque tournante dans le monde de la croisière. Il faut être allé à Nassau pour avoir vu que c’est un ballet qui n’arrête jamais au port de Nassau, on y voit des tonnes et des tonnes de gens de partout dans le monde débarquer des bateaux de croisière pour aller faire leur visite du coin. C’est quand même assez extraordinaire qu’aucun cas n’existe encore.

Notre objectif est d’être de retour au Québec pour la mi-mai maximum. Pour revenir au Québec, on doit passer par les États-Unis. Parce que notre but est de laisser Nuage en Floride, et de rentrer en voiture comme l’an dernier. Si on ne peut pas revenir aux États-Unis, 2 options s’offrent à nous : laisser Nuage aux Bahamas et rentrer en avion, ou rentrer au Canada avec Nuage. Et les 2 options ne sont pas envisageables : 1. nous devons laisser notre voiture aux États-Unis dans les 2 cas, et 2. cela nous dit très peu de laisser Nuage aux Bahamas pendant la saison des ouragans. Donc là, c’est de la gestion de risque… Est-ce qu’on risque de rester pris aux Bahamas pour une durée indéterminée en raison d’une fermeture des frontières possible, ou on reste ici et on retourne tranquillement vers Indiantown? La décision se prend vite. Éole et les astres se sont mis d’accords pour que Nuage reste ancré à Miami Beach et ne traverse pas cette année.

Et il se passe quoi à Miami Beach ?

On en profite pour juste profiter de l’endroit, la plage et South Beach ont continué de meubler notre temps. Tout en suivant l’actualité et la météo. Mais là, il est temps de bouger. Ce qui n’est pas si simple bien sûr… Parce que là, nous nous étions engagés à faire une livraison pour un ami de Philippe Pelletier qui construit des voiliers à Nassau. Depuis 2 semaines, nous avons à bord un gros rouleau de tissu pour faire des voiles. Notre B.A. consistait à amener ce rouleau à Nassau. Mais là, on ne va plus à Nassau. Ce qui fait que nous devons retourner le rouleau à l’ami à Miami du constructeur de voilier. Vous voyez le genre? Bref… encore une fois, la météo nous rappelle que faire des plans, c’est la chose la plus compliquée au monde en voilier. En théorie, tout fonctionne, en pratique… c’est une autre histoire.

Sinon, on en profite également pour rédiger. Question de tenir occupée Andrée-Anne, un nouvel article a été ajouté dans la nouvelle section Vie à bord : 5 trucs de nourriture longue durée sans grande dépendance au réfrigérateur. Dans le contexte de la Covid-19, peut-être que certains trucs seront utiles aux terriens également…

Notre nouvelle trouvaille dans le coin : Latin Café

Après quelques essais d’endroits près de notre mouillage qui ne méritent pas de mention, nous avons finalement trouvé un endroit qui le mérite ! Le Latin Café. Un restaurant cubain. Qui a l’air de rien de l’extérieur (et de l’intérieur également), mais dont nous avons eu le sentiment qu’il s’y passait quand même quelque chose, les clients semblaient juste heureux d’y être quand nous nous sommes approchés de la vitrine… Et nous n’avons pas eu tort. Quelle belle surprise! L’assiette de poulet grillé aux poivrons, avec fèves noires, riz, et bananes plantains en accompagnement vaut vraiment la peine…  Vraiment pas cher, simple, et copieux, tout y était. Si on aime le style cubain bien sûr.

Et pour la suite ?

Nous prévoyons partir demain et retourner vers le nord. Nous allons nous diriger vers Indiantown. Nous aimerions rester sur Nuage le plus longtemps possible, peu importe où nous serons, nous sommes dans notre lieu préféré, et nous avons la chaleur avec nous, nous voulons en profiter au maximum pendant que nous le pouvons. Ultimement, nous sommes parmi les mieux placés pour passer au travers de la « crise » Covid-19 : nous sommes isolés, et nous avons des réserves de nourritures pour au moins 2 mois encore. Encore là, on dit ça aujourd’hui, mais tout change tellement vite en ce moment… Qui sait ce que la prochaine semaine nous réserve? Ou même demain. D’autant plus qu’il faut considérer que le gouvernement du Québec encourage fortement tous ceux qui reviennent de l’étranger à s’isoler pour 2 semaines. On doit calculer ça dans notre plan de retour. Bref, la seule chose à faire en ce moment pour nous est de suivre l’actualité, et d’ajuster nos plans du mieux que nous le pouvons… Qui aurait pu croire à un tel scénario?

À propos du mouillage à Miami Beach (Sunset islands)

Coordonnées : 25°48.537’N 080°8.402’W
6 au 13 mars 2020

Rien à signaler, nous sommes toujours au même endroit!

Quelques photos en vrac

Note :

Cet article sera le dernier de la saison… Après avoir quitté Miami le 14 mars, nous nous sommes rapidement dirigés vers Indiantown pour entreposer Nuage et retourner vers le Québec en voiture. Nous sommes finalement partis 7 jours plus tard, le 21 mars. Tout est allé tellement vite… On espère maintenant que la Covid-19 ne durera pas trop longtemps et que nous pourrons retrouver Nuage à l’automne prochain…

La carte de notre périple

Pour les zélés, les chiffres du voyage sont ici : http://bit.ly/JournalNuage
 

22 février au 5 mars | Quand la fenêtre météo n’arrive juste pas…

Miami Beach à Miami Beach, FL

Ben voilà, on avait prévu rester que quelques jours à notre ancrage de Miami Beach, mais là… il n’y a juste aucune fenêtre météo qui nous convient qui s’ouvre. En date d’aujourd’hui, il nous reste encore une semaine à attendre, minimum, on croise les doigts que la prochaine ouverture avec du vent du sud soit la bonne. Nous serons donc à un mois d’attente pour notre fenêtre. On ne s’attendait pas du tout à ça. C’est la vie avec les éléments…

Jasons météo un peu

Après le moteur, c’est quand même notre 2e sujet préféré, on ne l’oublie pas! Après quelques discussions avec des voileux plus expérimentés que nous, nous avons eu la confirmation : ce n’est vraiment pas un bel hiver cet année. Ce n’est pas courant d’avoir autant de vent, et surtout, que celui-ci fasse des tours de cadran aussi rapide. Pour l’exemple, en 2 semaines ici, nous aurons eu droit à 3 fronts froids du nord. Ces fronts froids, en plus d’être froids, amènent du bon vent qui nous empêche de traverser vers les Bahamas.

Parce que pour traverser, ce que cela nous prend, c’est du vent qui se situe entre le sud-est et l’Ouest, en passant par le Sud, et pas super fort idéalement. Donc, un vent de 15 nœuds maximum qui permettra de ne pas trop gonfler la mer. Surtout, il ne doit pas y avoir de composante nord dans le vent. Pourquoi? Parce qu’il faut traverser le fameux Gulf Stream, ce courant chaud qui monte vers le Nord et qui rejoint l’Europe. Un vent du nord est un vent contraire au sens du courant, ce qui fait que… la mer se démonte totalement. Et peut devenir dangereuse. Ce qui est fascinant avec cette traversée, c’est qu’elle n’est pas longue, on parle d’une quarantaine de miles nautiques, ce n’est rien, mais ce 40 miles nautiques est coupé par le Gulf Stream, ce qui complique la chose énormément.

L’autre élément que l’on doit regarder pour traverser, c’est la nature des vagues. Et là, comme le vent est fort constamment, de la bonne vague se forme dans la mer. De la grosse vague, ce n’est pas si grave en soit (quoi que), mais, il y a un autre élément à considérer outre la grosseur : l’intervalle de temps entre les vagues. Idéalement, tu recherches le ratio le plus petit possible vague vs intervalle, et minimalement d’un demi. Un exemple concret serait de la vague d’un pied avec une intervalle de 2 secondes. Tant que le ratio est petit, tu es en business. Mais là, ce n’est pas ça qui arrive de ces temps-ci. Également, ce qui est bon à savoir, c’est que les prévisions présentent la moyenne de hauteur de vague, ce qui veut dire que s’il est prédit 2 pieds au 4 secondes, c’est totalement possible que tu reçoives du 4 pieds au 4 secondes, et du 1 pied au 4 secondes. Bref, comme ce ne sont que des prévisions basées sur la moyenne, il n’est pas rare d’avoir une mer beaucoup plus grosse que ce que tu crois qui est annoncée.

Pour les visuels, voici un exemple de prévisions météo tirées de l’application Sailflow. On y voit le vent prédit en haut (le gros rouge…), et en bas, en bleu, ce sont les vagues. Ces prévisions sont tout le contraire de ce que nous cherchons.

Normalement, les conseils sont d’avoir une fenêtre idéale (vent du bon bord, vague respectable), pour une fenêtre prévue de 48h, ainsi, tu ne prends pas trop de risque et tu as de la marge de manœuvre (les prévisions, c’est rarement parfait). Également, il est conseillé de laisser le temps à la mer de se calmer de ses vagues qui viennent du Nord. Une bonne fenêtre peut te permettre d’aller à Bimini (environ 40 miles nautiques, 9-12 heures en voilier – le plan le plus simple), ou même de te rendre à Chub Cay ou à Nassau plus loin.

Là, ce qui se passe ces temps-ci, c’est que le vent fait un tour du cadran par semaine en général, ou plus. Donc il passe de l’Est, va au Sud, à l’Ouest et ensuite au Nord. Notre fenêtre devrait être normalement lorsque le vent arrive au Sud, mais le souci, c’est que le vent est toujours au-dessus de 15 nœuds. Un vent de la sorte, ça forme une vague. Et comme le tour va vite, la vague se retrouve à être formée, et dans tous les sens, ce qui fait que… on ne peut juste pas savoir comment cela se passe dans le Gulf Stream. Le vent ne reste pas assez longtemps au Sud (et il est fort en plus) pour assurer une traversée sécuritaire. On est loin de notre 48h… Certains prennent des fenêtres plus « intenses » et trouvent leur compte, ils choisissent de se faire brasser pendant 12 heures. C’est possible, mais c’est dur sur l’équipage et sur le bateau. Donc on attend la bonne fenêtre, et on met en pratique une compétence essentielle à développer en navigation afin de ne pas se retrouver dans de facheuses conditions : la patience. Qui, en ce moment, est mise à rude épreuve puisque l’envie de partir nous tiraille pas mal. Et comme nous sommes pris ici, nous en profitons pour visiter le coin et apprécier notre séjour à Miami.

La grande question : est-ce normal?

Pour notre part, ce n’est que notre 2e hiver en tant que voileux dans les parages. Donc, c’est difficile de se baser sur notre expérience. Ce qui est sûr, c’est que c’est normal d’attendre lorsque l’on fait de la voile ainsi. Même lorsque nous étions au lac Champlain, il nous arrivait d’attendre que le temps deviennent plus propice à une sortie. Et parfois, on ne faisait qu’attendre, et on revenaient bredouilles à Montréal… Ce que nous sortons de nos conversations et nos lectures, c’est qu’il s’agit d’un hiver difficile cette année. Les tours de cadran sont rapides, les fronts du nord sont forts, et longs. Et la navigation est difficile pour plusieurs. Certains plus expérimentés vont jusqu’à soupçonner les changements climatiques. Bref, cela fait jaser le monde pas mal…

Petite visite l’autre bord du pont : on va voir Wynwood

Wynwood, c’est un genre de quartier industriel qui a été pris en otage par des artistes qui y ont fait des murales partout. Donc le plaisir à Wynwood, c’est d’aller se promener. C’est un peu « edgy » comme quartier, on sent qu’il y a eu une tentative de revitalisation, ou de création d’un hood culturel/hipster (Wikipédia dit : pôle culturel urbain), mais que cela n’a pas tant fonctionné. Il y a beaucoup, beaucoup de locaux à louer. Et comme c’est industriel, il ne semble pas y avoir beaucoup d’édifices à logements. La fille qui a travaillé un peu dans une Société de développement commercial se demande comment des gens d’affaires et des promoteurs ont pu imaginer qu’ils arriveraient à faire vivre un quartier avec seulement des murales, des bars et des restaurants… Il me semble que des résidents, c’est quand même important dans ce type d’équation. Mais bon, il y a clairement des informations que nous n’avons pas sur le sujet, donc on va se passer de jugement.

Donc, quand on va à Wynwood, on y va pour l’ambiance, concentrée pas mal au centre, autour de l’attraction Wynwood Walls, qui est en fait une galerie à ciel ouvert, ouverte à tous. On y trouve des plus petites murales, et des œuvres à vendre. Si on veut sortir les sous, on peut également faire une visite guidée du quartier pour découvrir les plus grandes murales. Pour notre part, nous avons choisi d’errer librement. Somme toute, c’est super sympa comme balade, et une excellente manière de passer le temps.

Pour s’y rendre, nous avons pris l’autobus 110 (J), qui peut être prise à partir de la 41e rue, et qui nous amène directement l’autre côté du pont dans le quartier Wynwood. Ensuite, nous avons marché, mais nous aurions également pu prendre le trolley gratuit, qui est, aussi disponible du côté de Miami. C’est tu pas fin ça de la part de Miami de mettre des autobus vintages gratuits comme ça partout!

Le classique : la balade à South Beach

À South Beach, il y a de l’action. On y trouve tout ce qu’il faut pour se divertir : une plage (évidemment), un board walk, une rue super animée (Ocean Drive), une rue piétonnière avec boutiques, restos et galeries (Lincoln) des restos à profusion, et des beaux bâtiments Art Deco tous plus plaisants les uns que les autres à regarder. Donc, tant qu’à attendre, nous sommes allés nous promener. C’était, encore une fois, bien plaisant.

D’autres activités en vrac que nous faisons dans le coin

La découverte du coin en dinghy

Une activité à faire aussi est de prendre le temps de se promener dans les canaux du coin en dinghy. Ils sont tous reliés, donc on peut faire une boucle.

Tenter de reconnaître les célébrités que nous voyons – Only in Miami

Quand ce n’est pas au terrain de tennis, c’est directement à partir de Nuage. Au mouillage, nous sommes juste à côté du beau gros bateau de Jamie Foxx, et quand il est dans le coin, les gens, étrangement, le savent… Lors d’une petite fête à la maison, nous avons vu de nombreux bateaux s’approcher pour tenter de voir la vedette. Pour notre part, comme nous sommes dorénavant voisins, nous avons eu la chance de le voir tenter de maîtriser son jet ski. Ouf, on se sent privilégiés là. Sinon, au tennis, on est à Miami, donc… même sur les terrains publics, on tombe sur des pros. Nous avons eu le privilège de voir Gastao Elias s’entraîner sur « notre » terrain. Bon, en ce moment, il n’est clairement pas à son top si on regarde sa fiche, mais il a déjà été 57e, c’est plutôt bien comme position. Et les balles, n’en sont pas moins impressionnantes. C’était tellement intimidant pour Andrée-Anne qui voulait frapper quelques balles que nous n’avons pas pris le terrain disponible à côté d’Elias et avons attendu qu’un terrain plus éloigné se libère. C’est gênant une balle rouge dépressurisée qui se retrouve dans les pattes d’un pro quand même… Bref, cela passe quand même bien le temps de simplement regarder un pro frapper d’aussi proche.

Aller à la plage, bien sûr

On serait fous de s’en passer. L’eau est belle ici quand même. Et la plage est étonnamment belle pour une plage en ville. Une bande d’arbres a été laissée entre les édifices et la plage, donc c’est agréable. Il y a beaucoup d’espace utilisé pour les chaises et parasols à louer, mais on peut tout de même facilement trouver un petit coin pour s’installer.

Et pour la suite?

On va bouger bientôt! Prochain arrêt prévu : nous allons tenter d’aller nous ancrer au Marine Stadium, avant de traverser vers les Bahamas. Nous aurions bien aimé aller nous installer à No Name Harbour, mais avec les fenêtres qui sont si peu fréquentes en ce moment, No Name Harbour est assurément rempli totalement. En ce moment, une fenêtre se dessine pour la fin de la semaine prochaine. Rien n’est gagné, c’est encore tôt, donc nous allons attendre au début de la semaine pour bouger. D’autant plus que notre 3e front du nord s’en vient au courant du week-end… Notre mouillage actuel a été testé et approuvé pour les fronts du nord, donc on va le prendre ici.

À propos du mouillage à Miami Beach (Sunset islands)

Coordonnées : 25°48.537’N 080°8.402’W
18 février 2020 au …

Nous avons fait de nouvelles découvertes dans le coin ? Une pas pire intéressante est : de l’eau! Ben, oui, un truc assez vital quand même… Donc la solution ici en théorie est le quai des policiers près de Belle Isle. Le souci, c’est que l’accès dépend pas mal des états d’âme des policiers, donc ce n’est pas clair si on peut. Mais! Nous avons trouvé une autre solution… Soit le Shell sur la 41e rue. Il y a un boyau qu’on peut utiliser tout simplement dans le petit terre-plein en avant de la station. Simple de même. Ce n’est pas proche proche, il faut marcher un peu, mais cela fait une activité de plus à faire (mise à jour… nous sommes retournés au Shell chercher de l’eau et avons eu droit à une fin de non recevoir la deuxième fois. Cet endroit n’est donc plus recommandé, vaut mieux aller au quai des policiers). Sinon, nous avons également découvert que le Publix auquel il est possible d’accéder via un quai dans le petit canal vis-à-vis Belle Isle, est en fait un 2e Publix. On le trouvait d’ailleurs plutôt ennuyant, la section des fruits et légumes est dérisoirement minuscule. Tout s’explique… À seulement 5 minutes de marche, il y a un énorme Publix avec tout tout tout. Fallait le savoir.

Quelques photos en vrac

La carte de notre périple

Pour les zélés, les chiffres du voyage sont ici : http://bit.ly/JournalNuage
 

13 au 21 février 2020 | On descend tranquillement en attente de notre bonne fenêtre

Boca Raton à Miami Beach, FL

C’est parti ! Nous continuons notre virée vers le sud. Mais à très faible vitesse. Parce que nous ne sommes pas pressés du tout en fait. Notre objectif est de traverser à partir de No Name Harbour à Key Biscayne, et seulement 2 jours sont nécessaires pour s’y rendre. Or… nous avons du temps à perdre puisque la fenêtre idéale n’est pas tout de suite. Donc on en profite pour faire des petites journées de navigation, et passer que quelques ponts à la fois. Parce que dans cette portion-ci, les ponts ne manquent pas. Vaut mieux s’armer de patience. Certains ragent sur ceux-ci, nous on prend ça cool et on en passe moins par jour.

Petite navigation : Boca Raton à Lake Santa Barbara (Pompano), FL

13 février 2020
Distance parcourue : 8 Nm
Nombre de ponts : 4

Un petit 8 miles nautiques pour nous remettre dans le bain. On appréhendait un peu la remontée de l’ancre, après un mois et demi, on ne savait pas trop comment le tout allait sortir, était-elle rendue 10 pieds de creux dans le sable? Eh non, elle est remontée comme si nous l’avions installée la veille. Outre un top de fille avec des billes et des brillants (méchant party…), elle était toute belle. Et question de rendre notre départ encore plus agréable, une barge est apparue donc nous avons pu profiter de son passage pour prendre le premier pont entre 2 heures officielles, ce qui nous a aidé pas mal pour les autres ponts. Parce que c’est bon à savoir ça : les barges n’ont pas à attendre les heures d’ouverture des ponts, elles se font ouvrir les ponts à la demande. Donc quand tu en vois une, pèse sur le champignon pour profiter de son passage (bon, en ce qui nous concerne on fait la fête quand on atteint 5 nœuds au moteur, donc c’est plus une histoire de chance que de vitesse notre affaire quand on « profite » d’une barge…).

À propos du mouillage à Lake Santa Barbara

Coordonnées : 26°13.396’N 080°5.798’W
13 février 2020

Nous sommes arrivés tard au mouillage, donc nous n’avons pas eu l’embarras du choix pour choisir notre spot… Nous nous sommes donc retrouvés au plus près de l’Intracoastal. Nous n’avons pas exploré l’endroit, mais selon nos lectures, l’accueil ne serait pas le meilleur dans le coin. Il ne semble pas y avoir d’endroit pour le dinghy, outre un accès à un parc au nord du « lac », où il est peut-être possible de déposer quelqu’un, mais pas d’y attacher le dinghy. En étant pas mal à la fin du lac, nous avons eu droit à un réveil assez matinal. Les pêcheurs du coin qui quittent le matin tôt pour la mer sont un peu tannés à la fin du lac d’aller tranquillement en raison de la zone sans vague… Ce qui fait que les derniers bateaux à l’ancre, dont nous faisions partie, écopent. Ce qui ne fût pas tant un problème puisque nous avons simplement levé l’ancre et sommes partis.

Lake Santa Barbara (Pompano) à Hollywood, FL

14 février 2020
Distance parcourue : 14,7 Nm
Nombre de ponts : 8

Une autre belle petite journée de navigation. Outre un petit stress à un des ponts en raison du courant qui voulait envoyer Nuage hors champ, tout a bien été. Ce ne fût pas le cas cependant pour un voilier que nous suivions. Pour une raison obscure, il a décidé de s’éloigner de quelques pieds du chenal avant le pont Sheridan, et… le fond l’a rattrapé. Ce n’est vraiment pas large dans ce coin-là, il faut être super vigilant, d’autant plus que cela n’avait pas l’air de sable où il s’est pris, ouch!

Nous sommes rendus des pros de la planification dorénavant, et nous ajustons notre vitesse en fonction des heures des ponts, ce qui fait que nous n’attendons plus. Et nous avons réussi à arriver avant le lunch. On aime ça des petites journées de même.

Arrivés à Hollywood, une petite surprise nous attendait, notre internet a arrêté de fonctionner… Allô la panique (les soucis 2020 des navigateurs…). Nous utilisons Island Wifi, mais il y a eu de la confusion dans les dates de fin de contrat. Et le tout a été combiné avec le fait que Island Wifi ne couvre plus les États-Unis dorénavant (seulement les Bahamas), une compagnie sœur a été créée pour les USA partir de mars 2020 : Finally Wifi. Bref, c’était un peu le bordel. Et pour remédier à la situation, il nous fallait trouver du Wi-Fi à quelque part… donc le tout a fini devant un daiquiri sur le « boardwalk » d’Hollywood. Quand même, on ne fait pas pitié. Et l’internet est revenu en soirée pour notre plus grand bonheur.

Nous voulions ne rester que 2 nuits à Hollywood, soit aller marcher le « boardwalk » (quand même, tant qu’à y être) le 15, et partir le 16, mais la pluie s’est mise de la partie le 15, et nous avons décidé de simplement rester une journée de plus. De toute façon, il n’y a pas de fenêtre en vue pour les prochains jours.

À propos du mouillage à Hollywood

Coordonnées : 26°0.440’N 080°7.216’W
14 au 16 février 2020

À Hollywood, nous mouillons l’ancre dans le lac au sud, il est beaucoup moins achalandé que celui du nord. Il y a également des bonnes profondeurs (30-35 pieds), et cela semble faire peur à certains navigateurs, va savoir pourquoi… Pour notre part, on n’y voit aucun problème, ce qui fait que nous avons amplement de place. Pour aller à terre, nous avons utilisé 2 stratégies. D’abord, nous avons utilisé le quai d’un des restaurants au nord du pont suite aux recommandations de voisins de mouillage. On ne sait pas si c’était une bonne idée, mais rien n’est arrivé. La 2e fois, nous avons été près des quais municipaux du lac nord qui sont actuellement en reconstruction. Normalement, c’est là que tu vas sans souci, mais avec la reconstruction qui est prévue jusqu’au printemps 2020 (on a des doutes sur l’échéancier, ils ne sont pas très avancés…), c’est un peu plus fastidieux, et tu dois faire un peu de pirouettes sur les roches pour atteindre la terre. Pour ce qui est des aspects pratiques, nous n’avons pas trop porté attention à ceux-ci, nous avons fait tellement de réserves à Boca Raton que nous n’avons plus le droit d’approcher un espace commercial pour au moins 1 mois. Notre objectif principal en venant ici était d’aller à la plage tout simplement, et c’est ce que nous avons fait.

Un élément bon à savoir, c’est que ce n’est pas l’endroit le plus tranquille qu’il y a ici. Le lac est assez grand, et les amateurs de jet ski du coin aiment bien profiter de l’espace. Ce qui fait qu’il ne faut pas se surprendre d’avoir des rôdeurs à haute vitesse tout près du bateau… On espère juste qu’ils contrôlent bien leur machine. Lors de notre 2e journée, nous avons eu un moment louche. Un bateau sur le party s’est arrêté près de nous et s’est laissé dériver avec de la musique beaucoup trop forte. Jusqu’au moment où nous lui avons demandé s’il avait un souci de moteur puisqu’il était sur le point de nous accrocher. La conversation était un peu carrée à cause de la barrière de langue, et nous n’avons pas compris ses intentions, et pas compris s’il avait un souci de moteur. Mais tout a bien fini, et ils sont partis avec le sourire.

2e petite journée : Hollywood à North Miami

17 février 2020
Distance parcourue : 7.5 Nm
Nombre de ponts : 2

Comme nous avons du temps à profusion, nous avons décidé de nous rendre à North Miami tout près du Biscayne Bay Campus de la Florida International University of Florida. Petite navigation toute simple agrémentée de 2 ponts seulement à faire ouvrir. Le rythme a commencé à changer dans ce secteur… Disons que le trafic est pas mal plus présent. C’est Miami quand même… Et on arrive dans le secteur où l’eau change drastiquement de couleur, pour le plus grand plaisir des yeux. Il y a des bateaux juste partout. Et malgré le fait que le plan d’eau s’élargi, le chenal lui, ne s’élargit pas. Donc il faut être vigilant et ne pas se laisser distraire par la belle eau qui nous accueille.

À propos du mouillage à North Miami (Université)

Coordonnées : 25°54.577’N 080°8.154’W
17 février 2020

Ce mouillage est superbe. Et bien achalandé. On y est entourés d’arbres et de palmiers, le contraste est fascinant considérant que la ville est tout près, et la protection est bonne de tous les côtés, sauf peut-être le S-E. Nous sommes arrivés en après-midi sous un gros soleil, après 2 jours de pluie, disons qu’il y avait du monde! Nous nous sommes cependant trouvé une belle place au fond, bien protégés de tout. L’endroit est si agréable, que même les dauphins s’y plaisent. Nous y avons vu notre première petite famille de dauphins cette année. Ils sont venus passer un peu de temps autour de Nuage. Ça commence bien une journée ça!

Le bout tricky de ce mouillage est l’entrée et la sortie en raison du chenal très étroit et de l’achalandage. Il y a beaucoup de petits bateaux dans le secteur qui viennent passer la journée, beaucoup s’ancrent sur le bord du chenal à l’opposé de l’entrée de la petite baie, ce qui fait que cela peut devenir un peu limite. Les petits bateaux peuvent également circuler hors du chenal dans toutes les directions sans problème, ce qui fait qu’ils peuvent sembler oublier que tous les bateaux ne peuvent pas faire comme eux. Il faut donc être vigilant, surtout s’il fait très beau.

Côté pratique, ce mouillage est beau, mais on ne peut pas aller tant sur la terre. Un voilier voisin nous a avisé que la police est rapide pour partir avec les dinghys. Il vaut mieux bien cerner l’endroit avant de mettre son dinghy n’importe où donc. Comme nous ne sommes pas restés longtemps, nous n’avons pas pu trouver les trucs. Dominic est allé faire une petite marche sur Sandspur island au sud, celle-ci semble accessible sans souci. Le voilier voisin nous a informé qu’ils étaient allés faire leurs courses en passant par la marina vis-à-vis le mouillage, Bill Bird Marina at Haulover Park, moyennant un 15$ pour la journée. Ce n’est pas donné, mais si vraiment on a besoin…

On s’approche… North Miami à Miami Beach

18 février 2020
Distance parcourue : 11.6 Nm
Nombre de ponts : 2

Départ en fin d’avant-midi pour aller rejoindre un mouillage que nous aimons bien à Miami Beach : Sunset Lake North. Encore une belle journée sous le soleil et sur l’eau bleue. On voit vraiment la différence quand on arrive à Miami, l’eau est de plus en plus belle.

Cette navigation aurait été sans histoire si cela n’avait pas été des nombreux bateaux qui revenaient du Boat Show de Miami. Celui-ci venait tout juste de terminer, et nous avions carrément une autoroute de bateaux tous plus gros les uns que les autres en sens inverse. Le chenal est particulièrement étroit malgré la largeur du plan d’eau, et la cohabitation n’a pas été simple… Surtout lorsqu’un des ponts proches était ouvert. À l’un d’eux, les bateaux étaient si pressés d’atteindre leur pont ouvert que nous avons eu droit à des vagues jamais vues. Un nous a envoyé une vague plus haute que notre franc-bord, ce qui veut dire plus de 3 pieds. Considérant l’étroitesse du chenal, cette situation était clairement problématique. Parce qu’une vague mécanique de même, tu ne veux surtout pas qu’elle te frappe sur le côté, il faut que tu la prennes de face. Mais là, tu ne peux pas tourner trop vite, parce que 1. le chenal est étroit, et 2. il y a d’autres bateaux autour. Évidemment, tout le monde sait qu’un voilier, ça tourne comme une Porsche quand tu tournes la roue donc… petit moment de stress lorsque tu n’as que quelques secondes pour te placer pour ta vague et ensuite te replacer pour ne pas rentrer dans le prochain bateau qui arrive à pleine vitesse. Tout a bien été, le capitaine a bien sûr géré ça sans problème, mais c’était clairement une situation qui aurait pu être extrêmement désagréable, voire tragique.

Une particularité à noter de cette portion de navigation, est le fait qu’il y a un pont fixe de 56 pieds à passer, le Julia Tuttle Causeway. Ce pont impose à tout bateau qui a un tirant d’air de plus de 56 pieds et qui veut se rendre à Miami à partir du nord, de passer par la mer. Pour notre part, pas de souci, Nuage fait 50 pieds. Lorsque nous avons choisi Nuage, nous ne savions presque rien sur les voiliers, et l’aspect tirant d’air n’a pas été considéré. Nous sommes bien heureux d’être bien tombés! Définitivement, avoir une bonne idée de son plan de navigation lors de l’achat d’un voilier peut clairement rendre l’expérience avec celui-ci plus agréable. Beaucoup de voiliers font plus de 55 pieds de tirant d’air, nous aurions facilement pu avoir cette limitation supplémentaire.

À propos du mouillage à Miami Beach (Sunset islands)

Coordonnées : 25°48.537’N 080°8.402’W
18 février 2020 au…

C’est un mouillage chouchou celui-là. Et un secret bien gardé! Il a un gros défaut cependant, disons-le tout de suite, et c’est le fait qu’il est sur le bord d’une très grande route. Mais bon, on est à Miami après tout, pas dans le fin fond des bois, pour notre part, ce n’est pas un irritant. Une des raisons pour lesquelles nous l’aimons particulièrement versus les mouillages connus du coin (près de Bell Isle), est le fait que… personne ne vient ici! Ou très peu de gens. Et pourtant, il y a tout ce qu’il faut, et on peut accéder, via une balade un peu plus longue en dinghy, aux commodités de Belle Isle : Publix (et son quai dans le canal) et eau au quai des policiers (vaut mieux jaser de cette alternative avec les bateaux présents pour connaître l’état des lieux actuel), et dinghy dock (qui était en réparation en 2018-2019, nous n’avons pas validé cette année). Ce mouillage est également bien protégé sauf du vent d’ouest. Nous y avons passé un gros front froid du nord, et n’avons été aucunement incommodés, la terre et les édifices du coin nous ont protégés super bien.

Voici comment bien profiter de ce mouillage… D’abord, on peut mettre son dinghy pour aller à terre directement via la petite plage au Nord du mouillage (donc quelques pieds à peine), à partir de là, on peut marcher sans problème en passant par le petit parc, ou même commander un taxi si nécessaire. Même s’il s’agit d’une grande route, il est facile d’y arrêter étonnamment. On peut barrer (pas seulement attacher, on est à Miami on s’en rappelle) simplement le dinghy aux arbres qui bordent le muret. À marée haute, la plage disparaît, mais cela reste tout autant accessible. L’autre option pour aller à la terre, est de prendre le canal au Nord-Est et de se rendre au stationnement public adjacent à la banque Well Fargo. On barre également son dinghy aux arbres qui bordent le muret.

Une fois sur la terre, un autre élément très agréable dans le coin, est le service de Trolley gratuit qui amène les gens jusqu’à South Beach. 4 lignes sont disponibles pour se promener, et c’est totalement gratuit! On serait fou de ne pas en profiter. Le trolley peut nous rapprocher en quelques coins de rues de la plage qui est super à la hauteur du mouillage, ou plus loin si on le désire. On prend le trolley à un des arrêts disponibles sur la W 41st ST. Dernier élément qui rend le capitaine heureux, est le fait qu’il y a des terrains de tennis à distance de marche à la Nautilus Middle School. Il y a également des jeux pour enfants si besoin il y a.

Et pour la suite ?

Nous avons eu espoir qu’une fenêtre météo se présenterait les 24-25-26 février, mais elle s’est refermée. Les vents sont beaucoup trop forts, et Chris Parker, la référence météo pour la traversée Floride-Bahamas, recommande de ne pas bouger, c’est comme la confirmation ultime ça. Pour le moment, nous ne voyons rien à l’horizon, donc nous ne pouvons qu’attendre. Nous sommes bien protégés ici, donc nous allons y rester un petit moment. Lorsque la météo semblera favorable, nous nous dirigerons vers le Miami Marine Stadium, et/ou No Name Harbour afin de nous placer pour partir, cela reste à voir. D’ici-là, on va simplement profiter du coin et du soleil.

Quelques photos en vrac

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La carte de notre périple

Pour les zélés, les chiffres du voyage sont ici : http://bit.ly/JournalNuage