19 décembre 2019 au 1er janvier 2020 | Du vent, du vent, et encore du vent (et des nuages et de la pluie en bonus)

De Stuart à Boca Raton, FL

Ce fut un mois de décembre particulier cette année… Question de rendre notre séjour mémorable, Dame Nature a décidé de nous offrir des records de pluie. Il y a au moins des arbres qui vont être contents sûrement. Dominic était si heureux de dire l’an dernier comment le ciel est toujours bleu en Floride… D’habitude oui. Pas cette année. En plus des nuages, nous avons également droit à du vent, qui semble juste ne jamais vouloir arrêter. Il a venté, avec à peu près pas de répit, pendant près de 2 semaines. Le vent ne nous lâchait tellement pas que nous avons réussi à installer notre grand-voile que le 1er janvier ! Nous avons bien eu quelques répits de quelques heures certaines nuit, mais ce n’était clairement pas le meilleur moment pour jouer avec une voile…

Le premier arrêt : Stuart

Nous nous sommes arrêtés à Stuart, nous nous le rappelons un peu contre notre gré, le pont basculant étant en arrêt pour une durée indéterminée. Et comme il ne faisait mais pas du tout beau, nous avons décidé d’y rester quelques jours. À seulement attendre. Nous étions en fait ancrés du côté de Palm City, et le vent nous venait un peu dans la face le temps que nous y étions. Après 2 jours à se faire brasser solide, et ayant compris que cela n’allait pas s’arrêter de sitôt, nous avons opté pour lever l’ancre, et rejoindre notre destination initiale lors de notre départ d’Indiantown : Peck Lake. Quelle joie que notre 2e fois à remonter l’ancre cette année se déroule dans le vent… Vraiment, ça commençait raide. La patience a été notre meilleure amie dans la situation, nous avons attendu sagement des micro-répits et avons tiré sur la chaîne quelques pieds à la fois jusqu’à l’arrivée de la précieuse, qui était, chic comme tout avec son manteau de bouette. Il y en qui payent cher pour un bain de bouette… nous notre Mantus nous l’offre gracieusement, c’est tu fin.

À propos du mouillage à Stuart (Palm City)

Coordonnées : 27°11.450’N 080°16.045’W
19-20 décembre 2019

C’est un peu ouvert dans ce coin-là. Si tu n’as pas le bon vent, comme du Nord-Est par exemple, ce que nous avions, ce n’est pas ce qu’il y a de plus confortable. Comme il ne faisait que venter, nous n’avons pas fait de saut à terre, donc nous n’avons pas exploré les accès.

C’est parti : Stuart à Peck Lake

21 décembre 2019
Distance parcourue : 11,3 Nm

Se rendre à Peck Lake a été sans histoire. Normalement, nous n’aurions pas navigué avec les conditions que nous avions, soit du bon vent à 20 nœuds, mais nous ne pouvions vraiment pas rester exposés à Stuart, il fallait rentrer dans l’Intracoastal (l’ICW) pour nous protéger. Comme nous ne savions pas trop à quoi nous attendre lorsque nous arriverions près de l’inlet Ste. Lucie, nous avions comme plan B, au cas, d’arrêter au mouillage Manatee Pocket, mais cela n’aura pas été nécessairement finalement, puisque malgré le bon vent, les vagues ne s’étaient pas trop formées à l’intérieur de l’inlet. À l’extérieur cependant… ouf, on voyait bien que la mer se déchaînait. Donc, nous sommes tranquillement arrivés à Peck Lake en début d’après-midi, et nous y avons trouvé, à notre grande surprise, un mouillage presque vide. C’est sûr que quand il ne fait pas beau, Peck Lake ce n’est pas super divertissant. L’endroit est super beau, avec un accès à une plage géniale, mais comme il s’agit d’un parc, la seule chose que tu peux y faire, c’est à peu près ça : aller à la plage. Et aller faire une petite balade à pied dans les mangroves. Bref, nous étions bien heureux de retrouver notre endroit chouchou, parce qu’on l’aime bien ce spot, mais la température nous aura, encore une fois, eus, et nous avons décidé d’y rester que 2 nuits en raison de la température. C’est la 3e fois que nous y arrêtons, et la 3e qu’il ne fait pas beau, ils le disent, jamais 2 sans 3, donc… la prochaine fois sera la bonne !

À propos du mouillage à Peck Lake

Coordonnées : 27°6.914’N 080°8.582’W
21-22 décembre 2019

C’est un super endroit pour prendre une pause. Et c’est une des plus belles plages en route puisqu’elle n’est pas en ville, donc on y est presque seuls, c’est génial. L’endroit est « tricky » au niveau des profondeurs, il faut bien faire attention lorsque l’on entre dans le « lac » et passer absolument au sud de la verte, pour ensuite remonter un peu. Le fond fait un genre d’entonnoir, dont l’embouchure est au sud de la verte. À chaque fois que nous nous y arrêtons, nous voyons au moins un voilier qui s’enlise, et cette fois-ci n’a pas fait exception. Il faut bien lire ses cartes les amis…

On retourne en ville : Peck Lake à North Palm Beach

23 décembre 2019
Distance parcourue : 20,1 Nm

C’est lors de cette navigation que nous avons vu notre première eau de couleur turquoise 😊 C’est toujours un bonheur de la retrouver celle-là, et comme l’an dernier, nous l’avons rencontrée à Jupiter. C’est tellement chic Jupiter qu’ils ont même l’eau turquoise… Parce que là, nous sommes dans l’opulence pas à peu près. Outre l’eau turquoise, la journée a eu un autre bout très spécial : nous avons vu le soleil. Oui, oui, il est sorti pour nous dire bonjour un petit moment. C’était génial de l’avoir un peu avec nous.

À propos du mouillage à North Palm Beach

Coordonnées : 26°50.342’N 080°3.307’W
23-24 décembre 2019

Une rumeur circulait à propos de l’endroit, soit le fait que nous ne pouvions plus nous y ancrer. En plus de la rumeur, nous avons également constaté que le mouillage a disparu d’Active Captain. C’est un peu mystérieux. Mais, nous pouvons confirmer qu’il y a encore des gens dans les parages, il devait y avoir une bonne vingtaine de bateaux lorsque nous y étions. Donc… va savoir d’où vient la rumeur. Bref, nous y avons passé 2 jours sans soucis. Nous en avons profité pour aller faire une petite épicerie de frais, puisque c’est facile, le Publix est collé sur le lac. Autre commerce pratique dans le coin au besoin : West Marine. Celui-ci est à distance de marche. Pour aller à terre, on se dirige vers le pont de la A1A au nord du lac (ou 703), et on laisse le dinghy sous le pont, côté nord ou sud.

Vers notre secret bien gardé : North Palm Beach à Lantana

25 décembre 2019
Distance parcourue : 15,8 Nm

Notre objectif du moment était de nous rendre à Boca Raton. Cependant, avec les vents et la température moche, il semblerait que les mouillages se remplissent pas mal de bateaux qui attendent leur fenêtre météo pour traverser aux Bahamas. Donc, nous ne voulons pas arriver trop tard aux mouillages. Et comme nous ne sommes pas pressés, nous avons décidé de faire une petite journée et d’arrêter à Lantana, petite ville où nous avons passé beaucoup de temps l’an dernier, et dont nous nous sommes attachés un peu. Rien de particulier à cet endroit… juste le fait que ce n’est pas trop bling bling, et nous on aime ça quand c’est simple. Côté navigation, rien à signaler, outre le fait que nous sommes passés devant la maison de M. Trump à West Palm Beach, et que visiblement il était dans le coin… À voir la grosseur de l’arme automatique qu’il y avait sur les bateaux de sécurité dans les parages, on ne pouvait pas en douter. Un des bateaux à même pris la peine de venir nous dire un petit bonjour, on se préparait à une visite de contrôle lorsque nous les avons vu approcher (là c’est le moment où tu repasses dans ta tête tout ton matériel de sécurité obligatoire, et tu espères que tout est ok), pour finalement n’être qu’un petit coucou, ok les gars, pas de soucis, c’est vous qui décidez…

À propos du mouillage à Lantana

Coordonnées : 26°34.897’N 080°2.865’W
25 décembre 2019

Tout comme North Palm Beach, ce n’est pas clair pour le mouillage de Lantana. Sur Active Captain, il y a un commentaire récent qui mentionne qu’il faut dorénavant un permis pour s’ancrer à cet endroit. Et là, l’affaire avec Lantana, c’est que tu ne peux pas tant te fier au fait qu’il y a d’autres bateaux pour te rassurer puisqu’il n’est pas super populaire, et que ce n’est pas rare d’être le seul bateau sur place, comme la nuit où nous y sommes arrêtés. Donc… nous avons décidé d’y aller tout de même. Nous nous sommes dit qu’il y avait peu de chances que les inspecteurs ou autres personnes qui viennent te demander de partir travaillent le soir de Noël. Personne n’est venu nous voir. Sur les quais, nous avons vu une pancarte qui indiquait que les « overnight mooring » sont interdits. Dans notre anglais à nous, mooring, cela veut dire s’attacher à une boule de mouillage… On ne comprend pas trop ce qu’ils veulent dire… Mais bon, nous y avons passé la nuit sans soucis. Et le lendemain, c’est Éric qui y est resté pour une nuit, accompagné de 2 autres bateaux. Selon lui, mooring signifie qu’on ne peut pas s’installer aux quais pour la nuit. Donc, pas de problème à s’ancrer. Morale de l’histoire : à chacun son histoire de mouillage, visiblement, l’expérience varie vraiment en fonction des moments.

Attention ! Il faut bien regarder ses cartes et bien choisir où mouiller son ancre à cet endroit. Les éléments à surveiller sont : le fait qu’il s’agit d’un « spoiling area », et qu’il y a 2 épaves au fond. Question de ne pas se retrouver dans le trouble, il vaut mieux aller le plus loin possible du quai.

Même si nous n’en avons pas profité, il est bon de savoir que proche du mouillage, on trouve tout : épicerie, petits restos, magasin de pêche, et la mer qui n’est pas loin également. Pour accéder à la terre, on utilise simplement les quais de la descente à bateau impossible à manquer. Simple de même.

Dernière micro-navigation avant l’arrêt indéterminé : Lantana à Boca Raton

26 décembre 2019
Distance parcourue : 14,9 Nm

Journée record de navigation ! 7 ponts de passés, dont 5 avec horaire (ça ça veut dire que ce sont des ponts qui ouvrent, s’il y a des bateaux qui le demandent, à des heures précises, en général soient aux heures et aux demi-heures, ou aux 15 et 45 minutes). D’habitude, avec notre chèvre, on a beau tenter l’impossible, on finit toujours par arriver que quelques minutes en retard à un pont, et on doit tourner sur nous-même pendant 30 minutes pour attendre la prochaine ouverture. Mais pas cette fois-ci ! Nous avons été dans les temps comme jamais. À un point tel que nous avons même atteint 5,6 nœuds de vitesse moyenne dans notre navigation, ce n’est pas rien ça, en général on fait plus 4,2, méchante différence ! On soupçonne le courant de nous avoir aidé pas mal. Et le vent aussi, qui nous a donné un petit coup de pouce lorsque nécessaire (une belle bourrasque a d’ailleurs réussi à faire voler quelques trucs à l’intérieur de Nuage… oui oui, dans l’Intracoastal). Côté objectif du jour, notre but était de nous rendre à Boca Raton, et ce le plus tôt possible question de trouver une belle place au mouillage. Nous sommes finalement arrivés tellement tôt, que nous avons pris la place d’un voilier qui lui était seulement sur son départ. Ce fut parfait comme arrivée. Nous avons ensuite pu avoir le temps d’aller nous dégourdir les jambes et aller faire un tour à la plage qui est à distance de marche. On a enfin commencé à sentir les vacances qui commencent…

L’arrêt indéterminé : Boca Raton

Et question de confirmer que le fun commence, les amis ont également commencé à apparaître. Il y a d’abord Éric, à bord de Destiny IV Us, qui est venu nous rejoindre au mouillage le lendemain de notre arrivée, et également André et Anne qui sont venus faire un tour en voiture puisque ceux-ci sont en vacances à Hollywood. Nous avons profité des quelques moments de beaux temps que nous avons eu pour profiter un peu de la Floride et prendre le rythme des vacances… plage, balade, petits restos. Pendant les journées pluvieuses et venteuses, nous avons gentiment patienté avec des lectures, et la configuration du nouvel ordinateur. Côté resto, grâce à la tante à Anne, nous avons découvert le buffet (oui, oui, buffet, vous avez bien lu) Santo’s qui, pour une trentaine de dollars, vous propose un buffet bien garni de sushis, poissons, fruits de mer et crabe, le tout bien sûr à volonté. Côté look de la place, on repassera, mais côté assiette, c’est un good deal…

À propos du mouillage à Boca Raton

Coordonnées : 26°20.760’N 080°4.447’W
26 décembre 2019 au …

Le lac Boca Raton est un mouillage que nous aimons bien, entre autres, parce que nous pouvons accéder à la terre facilement grâce au quai de la descente à bateaux, et que nous pouvons également faire le plein d’eau grâce aux facilités du même quai. Également, la plage n’est pas loin, une petite marche de rien du tout. Autre petit plus que nous aimons : l’épicerie Trader Joe’s, qui est un peu loin à pied, mais qui vaut le détour puisqu’il y a tout plein de beaux produits bio et un peu exotiques (pas facile les produits exotiques aux USA…). Le seul problème du mouillage cependant est son achalandage, surtout dans la période des Fêtes. Beaucoup de gens viennent y passer la journée, et cela peut devenir un peu le bordel. Quand ce n’est pas un gros cruiser qui vient se prendre l’hélice dans notre chaîne d’ancre (heureusement, toutes les parties ont gardé leur calme, et tout s’est bien terminé), c’est un bateau qui vient s’ancrer trop proche pour la nuit (allô la nuit à stresser…). Certains ont eu des mauvaises expériences ici en raison justement de l’achalandage, mais ce n’est pas tant notre cas, c’est encore mineur ce qui nous est arrivé.

Et pour la suite

Pour la suite… Pour le moment, nous n’avons pas d’agenda, du moins pour quelques semaines. Comme nous prévoyons que traverser vers les Bahamas qu’à la fin janvier, nous avons amplement le temps de prendre le temps, et ça, c’est pas mal apprécié de l’équipage. Question de bien profiter de notre séjour, nous avons pris la décision d’aller chercher la voiture à la marina pour quelques jours. Celle-ci permettra au capitaine d’aller jouer au tennis à volonté, et permettra également de faciliter nos déplacements dans les parages. Boca Raton est l’endroit idéal pour avoir la voiture puisque (secret très bien gardé), il y a un stationnement à la descente à bateaux, sous le pont, qui nous permet de la garder tout près, c’est tu ben faite. Côté météo, les nouvelles sont bonnes. Le soleil semble vouloir reprendre ses droits pour les prochains jours.

Quelques photos en vrac

La carte de notre périple

Pour les zélés, les chiffres du voyage sont ici : http://bit.ly/JournalNuage
 

25 novembre au 19 décembre 2019 | Préparation à la mise à l’eau : huile de coude et Clorox pour lancer la saison

D’Indiantown à Stuart, Floride

Ouf, nous sommes à l’eau ! Quel bonheur ! Il fait « frette » (rien à voir avec les -30° ressentis du Québec cependant, on ne se plaint pas), nuageux, c’est venteux… mais, nous flottons, et ça, ça n’a pas de prix 😊 On vient de passer un bon 3 semaines à nous préparer à ce moment, et nous sommes pas mal prêts, vivement la vraie vie qui commence. Voici en vrac les dernières semaines qui se sont résumées par : travaux, nettoyage, courses, et Thanksgiving.

L’arrivée : La Thanksgiving trois fois plutôt qu’une

À Indiantown Marina, ça ne niaise pas avec la Thanksgiving. Et nous l’avons appris pour notre plus grand bonheur dès notre arrivée… Un souper était au menu dès notre premier soir. Merci ben pour l’accueil, on va repasser c’est sûr. Et question de nous garder captifs, nous avons aussi eu droit ensuite à un autre souper, et finalement un lunch à la dinde la journée même de la Thanksgiving. Sérieux, on n’a même pas autant de repas de Noël quand on est à la maison… Tout ça pour dire que c’était très bon, et particulièrement apprécié puisque nous n’étions pas du tout installés sur Nuage pour faire à manger. Ça tombe tu ben… D’autant plus que nous avions besoin d’un peu de réconfort avec les surprises que nous avons eu sur Nuage en arrivant…

La surprise à l’arrivée : Nuage et ses sous-locataires

Nuage est tellement douillet que des visiteurs n’ont pu s’empêcher de s’y installer pendant notre absence. Normalement, nous nous trouvons assez cool et accueillants, mais là, disons que nous nous serions bien passés de ces locataires aux grandes dents. Eh oui, nous avons eu des rongeurs. De quel type? Nous ne le saurons jamais, mais ce qui est sûr c’est qu’ils avaient besoin de se limer les dents, et qu’ils ont trouvé le nécessaire sur Nuage. Toutes les balles y ont passé : balle de tennis, de jonglerie, de ping-pong (pourquoi nous avons une balle de ping-pong? Bonne question…), aki… Également, ils ont trouvé quelques pots de pilules : acétaminophène et échinacée, beau cocktail. Ils ont aussi tenté de se soûler… avec l’alcool à friction. En tout cas, on ne sait pas si le party a levé, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils nous ont fait un beau bordel, et qu’ils nous ont laissé des petits cadeaux partout dans Nuage. Ce qui veut dire que nous avons dû passer Nuage au peigne fin, chaque petit recoin a été nettoyé et frotté. Tout ce qu’il y a sur Nuage y a passé, sans exception, parce qu’ils sont allés se promener vraiment partout. Imaginez tout nettoyer ce que vous avez dans votre maison… ben c’est ça que nous avons fait pendant plus d’une semaine (bon, si on n’avait pas eu party sur party, on aurait peut-être avancé un peu plus, mais que voulez-vous, on n’était tout de même pas pour ne pas se joindre à la fête…). Ce ménage a été un pas pire extra à notre liste initiale de tâches à faire…

Le projet qui n’a pas de bon sens : Dominic devient un fox-terrier

Un des soucis que nous avions en arrivant était que nous devions faire faire réusiner l’arbre d’hélice, ou au pire en acheter un autre, nous procurer un nouveau coupling (la pièce qui relie l’arbre à la transmission), et installer le tout. Pour ce faire, nous devions enlever l’arbre d’hélice. Et pour ce faire, nous devions retirer le safran, qui est dans le chemin total pour l’arbre. Et pour ce faire, nous devons lever Nuage avec le travelift, puisque le safran est composé d’une longue mèche qui entre dans le bateau. Donc, changer un arbre d’hélice et un coupling, c’est un pas pire projet.

Mais là, comme rien n’est simple, le lift n’était pas disponible pour nous avant le 10 décembre. Donc là, on fait quoi? Ben on devient un fox-terrier. Simple de même. Mais là (ben oui, encore un mais), en théorie, on ne peut pas faire de travaux dans la zone où Nuage était entreposé. Pour faire simple, la cour à bateaux est divisée en 2 sections : celle de l’entreposage et celle des travaux. Quand on est du côté de l’entreposage, on ne peut pas rien faire. Normalement, on ne devrait même pas rester sur le bateau, mais ils tolèrent les gens gentils. Comme nous. Et bien d’autres. Donc là, nous sommes pris là, et nous voulons enlever notre safran. Et ce, sans travelift. Ben cela a fini en gros trou sous le safran. Voilà. Le safran a été retiré. Et nous avons pu tomber dans les choses sérieuses.

La réparation officielle faite : le shaft et le coupling

Bon, si on fait un calcul rapide, l’an dernier, le shaft nous a fait parcourir 938 miles nautiques avant de nous lâcher une première fois à Beaufort, Caroline du Nord, et nous avons ensuite fait 1278 miles avec un coupling réparé temporairement entre la Caroline du Nord et Chub Cay dans les Bahamas. Ces épisodes de réparation de coupling nous ont appris tout plein de choses, et maintenant, watch out nos connaissances en coupling… Donc là, nous y sommes allés pour la totale finalement : un nouveau shaft, un split coupling (recommandé par beaucoup de gens, en ligne et en vrai), et un coupling flexible (drive saver). Bang ! Et c’est quoi le problème en théorie pour en arriver là ? Le moteur… le fameux Yanmar 2QM20H (ah le moteur, nous sommes persuadés que vous êtes aussi heureux que nous de le retrouver 😉). Donc le moteur, ce que nous constatons, à force de lire et de jaser sur le sujet, c’est que nous avons un chèvre, oui, mais nous avons également un moteur qui n’est pas tuable. Bien entretenu, même s’il a presque 40 ans déjà, il pourrait nous survivre à tous les 2. Quand même. Mais outre ses performances limitées avec ses 18 HP (de là son petit nom de chèvre), ce moteur a un défaut majeur : il vibre. Et pas à peu près. Et ça, c’est dur pour un arbre d’hélice et un coupling. Donc là, on sort l’artillerie lourde : le split coupling permet de serrer le coupling plus autour de l’arbre, tandis que le coupling flexible (un anneau en gros plastique/caoutchouc vraiment cher) fait un genre de « bumper » entre la transmission et le coupling, et réduit ainsi la vibration. Merci à Denis pour son aide dans le projet ! On vous en reparle dans 1 200 miles pour voir si nous avons fait les bons choix.

Pour ceux qui veulent pousser la chose plus loin, on vous raconte en détail tout ce que nous savons sur l’arbre d’hélice et le coupling dans l’article ici 👇

La visite du coin : on va voir le lac Okeechobee

À notre arrivée à la marina, nous avons retrouvé, entre autres, l’équipage de Météo. Depuis 2007, Denis et Monique passaient leurs hivers aux Bahamas sur leur voilier qu’ils ont construit de leurs propres mains. Cette année cependant, ils restent en Floride, puisque c’est la fin de leur aventure, leur bateau est maintenant à vendre. Et comme ils ne veulent pas se compliquer la vie avec des marées et de l’eau salée, nous les avons accompagnés pour aller visiter la marina de Pahokee, sur le lac Okeechobee, afin de voir si elle pouvait être un bon plan pour eux. Nous avons trouvé un bien drôle d’endroit, mais tout à fait fonctionnel ! Une marina presque vide, qui propose des tarifs dérisoires, soit 200 $ par mois pour un quai + l’électricité consommée. Les quais sont super bien protégés par un brise-lame de compétition, et il y a une belle piscine fonctionnelle. Qui croirait que cela existe en Floride à ce prix-là ? Ben justement, c’est un peu louche, donc après réflexion et discussion avec beaucoup de gens, Météo a décidé de rester finalement à Indiantown pour la saison. Ce fût donc notre petite sortie hors de la ville, qui nous a permis de voir le fameux grand lac au centre de la Floride : le lac Okeechobee. Il faut bien jouer aux touristes un peu !

Notre trouvaille à Indiantown : le Guatemex

Comme nous n’étions pas super bien installés sur Nuage, nous avons dû faire preuve de flexibilité sur le budget pour la nourriture… Ce qui fait que nous avons finalement passé pas mal de temps au restaurant Guatemex. Indiantown est habitée par beaucoup de Guatémaltèques, et les restos du coin sont pas mal teintés par la communauté. Et le Guatemex fait vraiment le boulot quand vient le temps de manger copieusement pour pas cher. Entre le ménage et les projets sans fin, la petite place a été fort appréciée.

Un autre projet coché : la base de l’épontille

Grâce à l’implication de bien de gens, nous avons enfin terminé le projet de l’épontille (le soutien qui est sous le mât). Avant de partir l’an dernier, nous avions changé le gros beam de bois sous le mât, mais il nous restait encore à changer le I-beam sous le beam de bois (sérieux, ça ne finit juste jamais sur un voilier…). Alors voilà, c’est chose faite ! Grâce à Pat qui nous a refait la pièce (il est magicien, il fait ça instantanément), et Denis du voilier Météo qui est venu nous donner des bonnes astuces et de l’aide pour l’installation de la nouvelle pièce. Merci groupe ! C’est réglé pour ce dossier. Après ce projet, on pouvait enfin commencer à penser à partir…

Le moment fort : la mise à l’eau, et le départ de la marina

Quel bonheur d’être mis à l’eau. En raison de nos « petits » travaux et des pertes de temps liées à la visite de nos sous-locataires, nous avons dû reporter notre mise à l’eau qui était prévue initialement le 10 décembre. Elle a eu lieu le 13 finalement. Nous avons été chanceux ! Parce que nous sommes en moment de pointe en ce moment à la marina, et que toutes, mais toutes, les plages horaires sont prises pour le travelift pour une durée de 3 semaines. Mais le timing a fait bien les choses, et une place s’est libérée quelques jours après notre date initiale. Des fois, les choses vont bien 😉 Sinon, pour la mise à l’eau, ce fût comme d’habitude, soit un peu le chaos. La veille, le 12, une grosse pluie qui a duré toute la journée à considérablement défait l’horaire du travelift qui n’a pas pu fonctionner de la journée, ce qui, pour nous, signifiait fort probablement un report de notre mise à l’eau d’une journée. Nous étions donc relax sur Nuage, en nous disant que nous serions reportés au lendemain, lorsqu’Eric de la marina est arrivé avec la bonne nouvelle : it is your turn… now. Parce que c’est comme ça les mises à l’eau, et également les sorties, c’est toujours now. On a beau se préparer de toutes les manières qu’il faut, le now arrive toujours au moment où tu t’en attends le moins. C’est fascinant. Cela fait partie du charme de la chose… Une fois à l’eau, nous avons constaté que des petites gouttes d’eau entrent via l’étambot, soit le trou pour le shaft nouvellement changé… Pas de panique, ce ne sont que quelques gouttes. Cependant, afin de nous assurer que tout était ok, et question de finaliser quelques petits travaux encore, nous sommes restés à quai 2 jours. Ceux-ci seront probablement nos 2 seuls jours pour la saison, on s’est payé la traite ! Bref, après avoir décidé que nous sommes à l’aise avec les petites gouttes, nous avons quitté enfin le port… pour aller mouiller l’ancre 1,8 miles nautiques plus loin. Ben oui, le vrai départ a été pour plus tard finalement puisque nous voulions donner encore un petit coup de pouce à Météo, et attendre un dernier colis : le fameux hotspot de Island WiFi. Celui-ci nous permettra d’être connectés à temps plein dorénavant… Donc plus d’excuse pour négliger le blogue 😉 Du moins, on va essayer.

Et pour la suite

Notre destination initiale lorsque nous avons quitté Indiantown était Peck Lake, un endroit que nous apprécions particulièrement, mais que nous n’avons pas encore profité de puisque nos 2 arrêts à cet endroit ont été sous la pluie. Cependant, nous sommes partis par une pas très belle journée, et lorsque nous sommes arrivés à Stuart, un pont basculant que nous devions passer était hors service pour une durée indéterminée. Donc, avec les conditions météo du moment, nous avons simplement décidé de nous ancrer à Stuart. Et d’attendre le bon moment pour repartir. Pour la suite, ce sera surtout ponctué de rencontres, puisque nous tentons d’aller retrouver des gens. Il y a Éric qui vient d’arriver à Titusville pour reprendre le voilier de Philippe pour quelques semaines, le projet est donc de se croiser à quelque part. Ensuite, il y a Pascal qui attend Dominic pour lui présenter des joueurs de tennis. Et finalement il y a Jacques-André qui arrive dans quelques jours pour venir passer les Fêtes dans les parages. Bref, la suite va se dessiner autour de tout ce beau monde.

Quelques photos en vrac

La carte de notre périple

Pour les zélés, les chiffres du voyage sont ici : http://bit.ly/JournalNuage