11 avril 2019

Grande journée ! C’était la sortie de l’eau pour Nuage. C’est un grand moment dans notre histoire des derniers mois ça. Notre maison flottante est allée rejoindre le champ sur des pattes. Et nous, nous redevons des terriens. Toute bonne chose a une fin qu’ils disent !

Le projet du jour : la sortie de l’eau

C’est fait. Donc ce matin, nous sommes partis un peu avant notre rendez-vous afin d’aller gérer des petites choses à quai : les papiers de la marina, le pump-out, le nettoyage de Nuage à grande eau, le retrait du génois. Tout a bien été, rien à signaler. Le seul élément que nous n’avions pas considéré est le fait que nous devions savoir où mettre les sangles du travelift, c’était une nouveauté pour nous. On ne peut pas dire que ce fût très compliqué donc…

La confirmation du jour : oui, il y a des alligators dans le Canal St Lucie

Nous en avons vu un ! C’est vrai. Il était sur le bord de l’eau, et lorsque nous sommes arrivés à sa hauteur, il est entré dans l’eau, tel un vrai prédateur, on avait vraiment l’impression qu’il voulait venir à notre rencontre… Par chance que nous sommes sur un gros bateau !! Donc c’est confirmé, pas d’orteil à l’eau ici, d’autant plus que l’eau est tellement opaque, on ne peut juste pas voir arriver la bête.

La surprise du jour : l’état de la coque avec le Mirapakon

Nous n’avons jamais parlé de notre antifouling… Le fameux Mirapakon. Là, nous voyons les points d’interrogations dans vos yeux chers néophytes, on parle sûrement chinois ici. Donc, petit bout cours 101 antifouling. L’antifouling (ou peinture antisalissure) est une peinture que l’on applique sur la coque afin d’empêcher les algues et autres petits crustacés de coloniser la coque. L’antifouling classique est en fait une peinture toxique qui repousse les petites vies, et qui est friable également, donc même si on organismes s’y colle, la peinture elle se défait. Là, vous avez vu un mot-clé dans ce que nous venons d’écrire : toxique. Et ça, ce n’est pas cool. Donc, des gens travaillent à essayer de trouver des solutions respectueuses de l’environnement. Et nous, nous avons choisi l’une de ces solutions : le Mirapakon, qui, en plus d’être gentil avec l’environnement, est québécois. Et tout nouveau, son lancement commercial a été fait l’an dernier, pour la saison d’été 2018 au Québec. Et là, notre expérience avec le produit n’a pas été simple. On vous raconte ça.

D’abord l’application. Le produit ne ressemble pas du tout à une peinture, c’est totalement autre chose. Il est clair et liquide, et s’applique avec un rouleau éponge. Ceci rend l’application assez compliquée. Parce qu’il ne faut pas trop en mettre sur le rouleau (tu ne veux pas que ça coule à terre), et en même temps tu dois en mettre assez pour couvrir. La principale raison pour laquelle tu ne veux pas perdre une goûte : c’est le prix. Comme les antifouling, le Mirapakon coûte cher, on ne s’en sauve pas, c’est cher se protéger des envahisseurs de coque… Donc, pour nous l’application n’a pas super bien été, et nous avons manqué de produit pour terminer la coque (nous avions acheté le nombre de bouteilles recommandées par la compagnie). Nous avons contacté la compagnie pour exposer notre situation et partager notre expérience. Normalement, un distributeur de nouveau produit aime avoir du feedback du public, hors des univers contrôlés des tests, du moins, c’est ce que nous pensions. Et nous espérions secrètement qu’il nous donnerait ce qu’il nous manquait pour finir notre coque puisque ce n’était pas beaucoup. Nous avons déchanté vite. L’accueil a été très peu chaleureux. Disons que pour une compagnie qui se lançait sur le marché, le service-client n’était pas fort, visiblement, ils semblaient avoir oublié de considérer cet aspect. Bref, plutôt que nous soutenir dans nos déboires, ils nous ont « gentiment » offert de nous vendre une demi-bouteille en soulignant qu’il s’agissait d’une faveur, que normalement, ils ne faisaient pas ça. Rendus où nous étions, nous n’avions pas vraiment le choix, il ne nous restait qu’une petite partie de la coque à faire, nous ne pouvions pas revenir en arrière.

Une fois le liquide séché, il forme une couche lisse, un peu comme un vernis sur la coque. Donc, le produit ne se dégrade pas dans la nature comme les antifoulings et fonctionne autrement. De par sa nature, l’entretien est différent. Les algues et autres collent à la coque, mais « faiblement » ce qui veut dire que la vie se forme, mais qu’il est possible d’aller gratter assez facilement pour l’enlever. Versus un produit qui se dégrade qui lui, fait tomber les algues et autres, de manière plus autonome. Mais on le sait, si on veut réduire notre empreinte écologique, cela prend inévitablement plus de travail de bras, les solutions chimiques et toxiques ont simplifié notre vie, mais ont des effets catastrophiques pour la vie autour.

Ensuite, ce fût l’été sur le lac Champlain. Et ce ne fût pas un super été pour notre coque. Le Mirapakon n’a pas tenu la route. Et Houston qui l’a utilisé sur sa coque a lui aussi été très déçu. La vie s’est installée sur nos coques sans aucun scrupule. Mais là, il était trop tard pour revenir en arrière encore. Nous avons décidé de garder la coque ainsi. Les explications que nous avons eues via Houston qui a contacté la compagnie, c’est qu’ils n’avaient pas prévu que les lacs d’eau douce tel que celui du lac Champlain pouvaient monter à une si haute température. Donc, on va mettre cette boulette sur le dos du réchauffement climatique pour simplifier la chose.

La première fois que nous avons pu aller voir notre coque, ce fût à Boca Raton, en Floride, donc 5 mois après notre mise à l’eau. Évidemment, à ce moment il y avait beaucoup de vie. Mais ce n’était plus la même que celle du lac évidemment, puisque nous naviguions maintenant en eau salée. Un gros boulot de grattage a dû être fait. Et ensuite, nous avons plongé quelques fois pendant notre voyage pour la gratter (une fois par mois peut-être).

Et maintenant, la sortie de l’eau… Qui nous a surpris ! La coque était très peu habitée. Et le lavage a haute-pression a vraiment bien été. L’employé qui a lavé notre coque la trouvait plutôt belle. Quelle surprise pour nous ! Toutefois, il faut considérer un truc. Lorsque nous sommes passé au canal St. Lucie, nous sommes arrivés dans de l’eau douce. Donc tout ce qui s’était formé sur la coque en eau salé s’est éteint. Et comme nous ne sommes pas restés longtemps en eau douce, aucune colonie n’a eu le temps de s’installer.

Bref, nous sommes mitigés. Au début, nous étions très déçus, maintenant, nous ne savons plus trop. Ce que nous savons par contre, c’est que nous n’allons pas refaire la coque pour la prochaine mise à l’eau, c’est beaucoup de travail, et beaucoup de sous. Nous allons rapporter du Mirapakon avec nous pour faire des petits patches, mais ce sera tout. Notre réflexion antifouling ne sera pas pour cette année.

Et pour la suite ?

On se lance dans les préparatifs au départ. Les projets sont multiples…. Du ménage encore, sortir ce que nous rapportons au Québec, faire l’entretien du moteur, préparer le bateau pour un été sous le soleil ardent de la Floride… Bref, nous ne chômerons pas dans les prochains jours.

À propos du mouillage choisi

C’est fini… il n’y a plus de mouillage. Nuage est maintenant sur le dur. À un prochain voyage…

Les photos du jour

 

Pour les zélés, les chiffres du voyage sont ici :

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