5 janvier 2018

00 h 30, c’est un départ de No Name Harbour. Dans le gros noir. Peut-être que nous n’aurions pas dû nous ancrer tout au fond du mouillage, zigzaguer entre les bateaux dans le noir, ce n’est pas si simple… Mais, nous avons eu les poissons qui nous ont accompagnés. Sur le dessus de l’eau, cela frétillait partout, c’était un beau spectacle. Une fois sortis de No Name Harbour, nous pensions bien avoir un répis… Mais non. Nous avions lu/entendu qu’il peut être bien de pratiquer sa sortie vers la mer de jour lorsque l’on est en attente de notre fenêtre météo, ainsi, lorsque le jour J arrive, et qu’il fait noir, on sait mieux ce que l’on fait. C’était un bon conseil. Que nous n’avons pas suivi. À première vue, la sortie vers la mer à cet endroit est facile et large. En réalité, il faut suivre un canal bien étroit et faire attention aux profondeurs, certains endroits n’ont que 7 pieds d’eau… Il y a des bouées pour nous montrer le chemin vers la mer, cela aide. Mais, encore là, il y a un petit souci, la bouée 4R qui, elle, n’est pas illuminée du tout pour une raison que l’on ignore complètement. Donc, on va très lentement quand on sort… Pour notre part, la 4R est apparue assez proche, par chance que nous étions très vigilants.

La nuit en mer

Ce fût une belle nuit presque paisible. Rien de comparable avec ce que nous avons vécu lors de nos dernières sorties en mer de nuit (on se rappelle entre Beaufort SC et Fernandina FL…). Tout au long, nous avons eu une petite vague d’un pied, peut-être 2 des fois, à 3-4 secondes, de côté. C’est sûr, la vague de côté, ce n’est pas l’idéal, cela fait brasser un peu le bateau, et nous oblige à rester dans le cockpit pour éviter le mal de mer provoqué par le fait de rester à l’intérieur, mais… il fait chaud ! Donc pas de souci à rester dans le cockpit 😊. Dominic a été à la roue toute la nuit tel un valeureux chevalier, tandis qu’Andrée-Anne, pour sa part, était au support au ronflage dans le fond du cockpit, une nuit parfaite quoi !

Le souci avec la vague de côté, outre le mal de mer possible, est le fait qu’il faut constamment redresser le bateau vers son cap. Ceux qui ont un pilote automatique sont libéré de la tâche, mais comme ce n’est pas notre cas, nous devons le faire à la main, et ce, presque toutes les 3-4 secondes lorsque la vague frappe. Dominic s’est trouvé un truc. Il utilise les étoiles comme amères. Donc, plutôt que surveiller le GPS ou le compas, il se choisi une étoile en référence au mât pendant un certain temps, et replace le bateau de manière à toujours retrouver son étoile. Cela a un petit côté magique de s’enligner comme ça, et c’est beaucoup plus facile de conserver sa ligne.

Certains choisissent de faire cette traversée en groupe, question de se sentir en sécurité. Pour notre part, les partners potentiels ont choisi de ne pas prendre cette fenêtre, donc nous sommes partis seuls, encore… Pour nous, ce n’est pas un souci. D’autant plus que finalement, nous ne sommes jamais seuls lors de cette traversée. Il y a tellement de bateaux de croisière tout autour, on voit des monstres illuminés de tous les côtés. Nous avons d’ailleurs passé tout près derrière l’un d’eux, c’était particulièrement impressionnant de nuit avec ses milliers de lumières… Bref, si jamais un problème se présentait, on sait qu’il y a du monde autour (c’est juste plate de déranger la croisière de milliers de personne… mais si on est rendu là, c’est que c’est une question de vie ou de mort).

L’arrivée à Bimini

Nous sommes arrivés à Bimini à 9 h 30. Nous avons finalement décidé d’y arrêter, il faut se reposer. Avant notre arrivée, nous avons bien sûr eu droit à un fabuleux levé de soleil sur l’océan… Ce qui frappe le plus, bien évidemment, lorsque l’on arrive aux Bahamas c’est… la couleur de l’eau ! Ok, c’est confirmé, on ne s’émerveillera plus devant l’eau de la Floride… Les variations de bleus sont extraordinaires. On passe d’un teal foncé lorsqu’on est dans des bonnes profondeurs à un turquoise pâle. Les couleurs sont juste parfaites et pures, c’est un réel charme pour les yeux. Et le fond. Il est juste là le fond. L’eau est si claire qu’on voit tout, tout simplement. Côté navigation, l’arrivée à Bimini a été un tout petit peu stressante (pas grand-chose, mais quand même). Évidemment, le capitaine est fatigué quand vient le temps de rentrer dans le passage qui nous mènera au mouillage. En plus de la fatigue, la mer a grossi un peu et nous nous retrouvons à devoir entrer dans la passe qui a très peu d’eau avec une vague qui nous frappe sur le côté et qui veut nous pousser un peu hors du chenal, vers le bord. Rassurez-vous, tout a bien été ! Le capitaine a bien géré la situation, et nous sommes arrivés à bon port sans aucun souci. Mais heureux et soulagés d’avoir passé le cut, qui était un peu rock ‘n’ roll.

Une fois arrivés, c’est l’opération on met l’ancre. À Bimini, les choix de mouillage sont très limités. D’ailleurs, beaucoup préfèrent prendre une nuit à la marina lors de leur arrivée pour faciliter la chose. Mais pas nous ! Nous tenons à éviter les marinas, et des solutions, il y en a toujours. Donc, nous avons choisi d’aller nous ancrer tout juste au Nord de Bimini Big Game Resort & Marina. Cela n’a pas été simple, il y a peu de place, et les profondeurs sont limitées, mais nous y sommes arrivés. Pour la 2e fois depuis notre départ, notre Mantus n’a pas pris du premier coup, c’est tout dire… Question d’agrémenter notre opération on met l’ancre, une grosse averse s’est abattue sur nous au même moment. Quelles sont les chances… Mais, on est de bonne humeur, nous sommes aux Bahamas quand même, il fait chaud, et Nuage a besoin d’une douche, donc vive la pluie ! Une fois bien ancrés, ce fût dodo time, le repos bien mérité du capitaine guerrier.

Les douanes

Selon nos informations, elles sont fermées le samedi. Donc, nous étions tranquillement en mode repos lorsque Houston nous informe en milieu d’après-midi que les bureaux sont bien ouverts aujourd’hui… Hop, on y va tout de suite, avant que cela ferme. Pour les procédures administratives, une seule personne, le capitaine, est autorisée à aller à terre pour dédouaner le bateau et l’équipage. En général, quand vient le temps de gérer les trucs administratifs, c’est Andrée-Anne qui s’en occupe, donc un nouveau capitaine a été désigné pour l’occasion : Andrée-Anne. Mouhahaha. Dès l’arrivée sur le quai, Andrée-Anne rencontre Carmen, du voilier Océane la Madame, ancré juste à côté de nous. Carmen l’informe qu’elle connaît bien les procédures, elle n’en est pas à sa première expérience. Merci, cela va clairement simplifier la chose, Andrée-Anne ne sachant pas trop vers où aller. Donc, effectuer l’entrée aux Bahamas à Bimini s’effectue en 2 temps. D’abord, on va au bureau des douanes qui est en fait dans l’entrée de Bimini Big Game Resort & Marina. À cet endroit, on remplit des formulaires et on enregistre le bateau. On y reçoit un cruising permit, pour notre part, nous avons demandé un permis de 5 mois, jusqu’en mai. Évidemment, question de bien remplir les formulaires, on s’assure d’avoir en main les documents officiels du bateau (enregistrement ou immatriculation). Ensuite, on va à l’immigration pour enregistrer l’équipage. L’édifice de l’immigration, pour sa part, est à quelques pas au nord sur la route principale. À cet endroit, on y reçoit notre visa qui est bon au maximum pour 90 jours. Si nous restons plus longtemps, nous devons nous présenter à un bureau avant échéance afin de recevoir une prolongation. Voilà, c’est simple de même !

Notre petit doigt avait vu juste

Pendant les procédures administratives, Andrée-Anne a rencontré d’autres navigateurs qui arrivaient à Bimini. Comme nous pensions que les douanes étaient fermées, nous étions sur le tard versus notre heure d’arrivée, donc ceux rencontrés venaient de faire la traversée de jour. Et, il nous a dit quoi notre petit doigt ? De partir de nuit de la Floride plutôt que de jour, au cas où les vents du Nord annoncés arriveraient plus tôt… Et c’est ce qui est arrivé. Ceux qui ont fait la traversée quelques heures après nous ont effectivement eu du vent du Nord, en plus de la mer qui a continué à grossir quelque peu. Donc, note à nous-même, toujours penser à ajouter des marges de manœuvre, la météo est très très loin d’être une science exacte…

Et pour la suite ?

La prochaine étape est de nous rendre à Chub Cay, une île à 75 miles nautiques de Bimini, dans le but ensuite de rejoindre Nassau. Cette navigation devrait être notre dernière grosse navigation. Les vents pour cette navigation sont favorables ce soir et cette nuit, mais moins dans les jours qui suivent. Donc, nous avons le choix de partir ce soir et faire encore une nuit, ou partir plus tard dans la semaine, probablement pas avant mercredi (nous sommes samedi). L’affaire, c’est que nous n’avons pas tant envie de naviguer de nuit encore, nous aimerions voir un peu la mer, et nous sommes un peu en mode youpi party on est aux Bahamas, nous n’avons pas tant envie de repartir si rapidement. Donc nous allons attendre.  De plus, nous voulons nous prendre un forfait pour le cellulaire… mais les bureaux de BTC (la compagnie de télécommunication) sont fermés le week-end (ben oui, on est aux Bahamas, rappelez-vous), donc nous devrons attendre à lundi pour aller chercher notre carte SIM.

À propos du mouillage choisi

Coordonnées : 25°43.647’N 79°17.659’W
Il ne rentre que très peu de bateaux dans cet endroit de mouillage, 3 ou 4. Et le fond n’est pas simple à gérer, il faut prendre son temps. Outre ces petits soucis, une fois ancré, l’endroit est parfait, rien à dire, en termes de situation géographique. On peut accéder à la terre en utilisant les quais de la marina, ils ne sont pas trop stressés, on n’est pas aux USA ici… Et ensuite, on peut aller se promener sans souci sur l’île de Bimini. Dernière petite chose par contre, il y a une centrale électrique proche et celle-ci fait du bruit, il faut vivre avec.

Les photos du jour

📸Merci à Océane la Madame pour la photo en couverture  !
 

Pour les zélés, les chiffres du voyage sont ici :

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