3 octobre 2018
Ce fût notre première sortie à vie ! C’est un peu stressant ce moment. Même si nous avons assez confiance en nos capacités, cela reste (encore) une nouveauté. Parce que depuis le début du périple, il y en a de la nouveauté ! Le projet du jour était : se rendre à Atlantic City, au moins, et si tout va bien, continuer jusqu’à Cape May.
Pour ce faire, nous avons choisi une journée assez tranquille avec d’abord un léger vent de l’Ouest qui a tourné au Nord pour finalement aller au Sud-Est très léger. C’était une sortie à faire au moteur, avec, en début de journée, de l’aide du vent (nous sommes un voilier quand même…). Le départ s’est fait à 7 heures en compagnie de Kid’eau IV et Fleurs des îles. Fleurs des îles avait comme objectif Cape May, tandis que Kid’eau IV y allait plus with the flow (Sandy Hook, Manasquan, Atlantic City, ou Cape May, au choix).
Quoi raconter sur cette sortie… Ultimement, tout a bien été, rien n’est à signaler. Nous avons réussi à faire à peine de voile en début de journée, ensuite tout a été fait au moteur, avec parfois l’aide des voiles. Sinon, Andrée-Anne a quelque peu expérimenté le mal de mer, surtout parce qu’elle a passé trop de temps à l’intérieur. Nous avions oublié de préparer notre kit en cas d’abandon du bateau (sérieux, on est à 3 miles de la côte, il ne faut pas capoter quand même, mais c’est divertissant à faire, on dirait que nous sommes dans une grosse traversée), donc Andrée-Anne en a profité pour monter le fameux kit, avec, en complément, un mal de cœur. C’est très peu recommandé de rester à l’intérieur…
Côté navigation mer vs intérieur, ce qui est impressionnant, c’est la grosse houle. On dirait des montagnes qui nous arrivent de dessus et que nous passons. Cela ne brasse pas nécessairement, mais le mouvement continu peut créer de l’inconfort. Et la couleur aussi. L’eau avait une couleur pas mal plus intéressante que le vert kaki des dernières semaines.
La décision du jour : Cape May or not Cape May
Après une douzaine d’heures de navigation, nous avons confirmé à nos partners de route que nous préférions arrêter à Atlantic City. Le moteur semblait commencer à travailler un peu fort. Il nous restait encore 5 heures à faire avant d’atteindre Atlantic City, et une douzaine si nous voulions atteindre Cape May. Nous ne pouvions pas imposer 12 heures à la chèvre. 5, c’était amplement. Tout au long de la journée, nous avons vérifié notre météo et espéré un peu de vent soudain, mais en vain. Sans vent, nous ne pouvions pas continuer.
Le stress du jour (catégorie high level) : entrer dans l’inlet d’Atlantic City de nuit
On va le dire tout de suite. Ceci n’était pas l’idée du siècle. Déjà, arriver à la noirceur, ce n’est pas tant recommandé. Et à Atlantic City, il y a beaucoup de lumières… Donc les lumières des bouées se perdent très facilement dans les néons des édifices avoisinants. Bref, entrer de nuit, fatigués, après 17 heures de navigation, ça été difficile. Mais nous y sommes arrivés, en allant très tranquillement, tout simplement. Dans ce cas précis (la nuit à Atlantic City), Navionics a été très utile. Notre GPS est minuscule, et entrer avec des cartes papier, c’est un peu difficile à figurer ici, il y a tellement de lumières partout qu’il est difficile de trouver l’inlet. Notre apprentissage du moment : nous allons dorénavant éviter les arrivées de nuit.
À propos du mouillage choisi
Coordonnées : 39°22.835’N 74°25.262’W
Avec une arrivée de nuit, il fallait que cela soit simple. Nous avons donc été nous ancrer pas très loin après l’entrée de l’Inlet, côté Sud, juste avant le pont. Heureusement, il y avait déjà des voiliers, donc nous avons pu repérer l’espace facilement. Il y a beaucoup de courant ici, donc il faut le considérer lorsque l’on mouille l’ancre. En raison de la fatigue, Dominic a laissé un peu trop aller de reculons le bateau, et avec le courant, il est devenu impossible de barrer le câblot. Petit stress ici… Tout s’est bien terminé, Nuage a été remis en marche avant, et nous avons repris le contrôle de la situation. Pour le fond, cela tient super bien. Tout ce que nous avons remonté, ce sont quelques algues, enfin pas de boue !