5 octobre 2018
Cette journée a duré 5 h 40. Et c’était assez. Wow. 18 kn de vent (33 km/h), des vagues de plus de 6 pieds, et Nuage qui file a plus de 7 kn (13 km/h), et tout ça entre les filets de pêcheurs. Pour un terrestre, cela peut paraître modeste. Mais pour nous, c’était du sport. Beaucoup ne s’aventureraient pas dans de telles conditions, et nous les comprenons maintenant. Nous avons pris tellement d’expérience dans ce 5 h 40…
Bref, cela a été une route sans pause pour Dominic, il a gardé la roue et s’est battu avec les vagues tout au long et ce, sans arrêt. Dès qu’une vague arrivait, il fallait contrôler Nuage qui voulait aller dans tous les sens. Et tout ça dans une zone de pêcheurs. Nous aurions bien aimé nous éloigner de la zone, mais les vagues prises de travers (de côté) nous brassaient tellement que c’était impossible de s’éloigner. Nous n’avions comme seule possibilité que de les garder derrière nous et d’affronter la zone de pêche. La particularité d’une telle zone, c’est qu’il y a des filets au fond, et que ceux-ci sont repérables par des petites bouées et drapeaux flottants. Par petit temps, on les voit bien, par gros temps (comme aujourd’hui), c’est plus hasardeux. Et le danger est que l’hélice se prenne dans un filet…
Est venu ensuite l’arrivée au inlet de Cape May. À ce moment, nous n’avons pas eu le choix de nous mettre de travers et de subir la machine à laver. Même si l’inlet est super bien balisé et protéger par les break waters, dans des conditions comme aujourd’hui, cela devient très chaotique.
Le bout drôle du jour : serre le génois !
Lorsque nous sommes entrés dans l’inlet, le génois (la voile avant) s’est évidemment mis à faseiller (brasser de tous les côtés). Il fallait le gérer. Dominic, avec sa navigation dans le corps lance un beau « Serre le génois », et Andrée-Anne de son côté de se dire « serrer, comme dans ranger ? » Comme nous n’avons que peu de temps, je me lance pour enrouler le génois (le ranger)… Eh non, serrer ici a été utilisé en substitution de border (qui signifie ramener plus la voile vers le bateau, elle devient ainsi plus tendue… de là l’utilisation de serrer…). Bref, nous en rions encore, parce que cela aurait pu réellement mal virer. Les termes, c’est important en navigation.
Le highlight du jour : l’arrivée à Cape May
Avec une telle navigation, disons que d’arriver à Cape May était le graal. Dès que l’on rentre dans l’inlet avec les les 2 break waters, toutes les vagues arrêtent, c’est juste magique. À cet endroit, nous avons même atteint 8 kn de vitesse puisqu’il n’y avait plus de vagues, c’est comme si on glissait.
Le recap de notre première expérience en mer
- C’est sportif prendre les inlets quand il y a du vent
- Arriver de nuit dans un inlet, c’est assez bof, nous allons l’éviter maintenant
- Le voilier doit être dans un ordre parfait, et tout doit être sécurisé à l’intérieur (c’était beau de voir voler les objets dans notre 2e journée…)
- 6 pieds de vagues annoncées et près de 20 kn, on va repasser pour la prochaine fois.
- Quand il fait beau, c’est vraiment plus agréable de naviguer en mer
À propos du mouillage choisi
Coordonnées : 38°56.989’N 74°53.224’W
Nous nous sommes ancrés dans l’espace de mouillage directement à l’entrée de l’inlet. C’était la chose à faire. Il est situé à bâbord en entrant, devant les installations de la garde côtière. Le fond est bon. Pour ce qui est des commodités, nous n’avons pas encore visité le coin. Dès que nous nous sommes ancrés, nous nous sommes que reposés de notre navigation. La visite ira à demain.